samedi 27 juillet 2013

La rivière noire

Dans un appartement à proximité du centre-ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de sang. Pas le moindre signe d’effraction ou de lutte, aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le légiste qualifie de douce, presque féminine. Dans la poche de sa veste, des cachets de Rohypnol, la drogue du viol… Il semblerait que Runolfur ait agressé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée.
Un châle pourpre trouvé sous le lit dégage un parfum puissant et inhabituel d’épices, qui va mettre Elinborg, l’adjointe d’Erlendur et cuisinière émérite, sur la piste d’une jeune femme. Mais celle-ci ne se souvient de rien, et bien qu’elle soit persuadée d’avoir commis ce meurtre rien ne permet vraiment de le prouver. Des indices orientent les inspecteurs vers d’autres sévices soigneusement tenus secrets.
En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, toute l’équipe va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.

Ce que j'en ai pensé

Cela faisait un peu plus d'un an que j'avais ce livre, je savais que je voulais le lire, il m'avait été fortement conseillé, mais je n'arrivais pas à me lancer, de peut d'être déçue. Et puis un jour, au sortir d'un excellent thriller, j'ai eu envie de continuer sur ma lancée et j'ai attaqué celui-ci... pour ne plus en sortir !

Rien que le résumé donne envie : l'arroseur arrosé en quelques sortes. J'avais déjà été attirée par ce genre de récit, avec "Alex" de Pierre Lemaître (où la victime devient coupable) mais j'avais été déçue. Ici, point de déception, au contraire !! J'ai vraiment beaucoup apprécié la progression dans le roman et la manière de mener l'enquête d'Elinborg. 

J'ai cru comprendre à ma lecture que ce livre fait partie d'une série, ou tout du moins s'apparente à d'autres enquêtes menées par Elinborg, l'adjointe d'Erlendur (qui est ici en vacances). Je n'ai rencontré aucun problème de lecture à ce niveau-là, même si parfois je n'ai pas vraiment saisi quelques bribes du texte, se rapportant aux vies personnelles de personnages. Mais rien de gênant, rien qui ne m'ait empêchée de m'attacher au personnage d'Elinborg, que j'ai trouvée à la fois douce et forte, quelqu'un qui a du caractère, qui connaît son boulot et surtout, surtout, qui n'est pas un cliché ambulant. Contrairement aux autres membres de la brigade, notamment le collègue avec qui elle travaille majoritairement et qui m'a été totalement antipathique. 
En nous montrant les faiblesses et la vie privée d'Elinborg, Indridason nous permet mieux de nous identifier et de lui trouver un côté humain, avec ses joies, ses peines et ses erreurs. Et je crois que c'est ce qui fait que je m'attache d'autant plus à ce genre de personnages : leur côté terriblement humain. 

J'ai trouvé que l'écriture d'Indridason faisait vraiment voyager et j'ai parfois été tentée de trouver un parallèle avec "Une place à prendre" de J.K. Rowling, notamment lorsqu'Elinborg passe dans le village natal de Runolfur, avec ses habitants qui se connaissent tous et leur(s) secret(s).

Le déroulé de l'histoire se fait tout seul, mais j'avoue que je me suis laissée emporter jusqu'au bout, sans savoir qui était vraiment le coupable, j'en devenais presque paranoïaque à soupçonner tout le monde, même Elinborg elle-même fut un instant...Tout ce que j'aime en fait dans un policier/thriller : me faire balader jusqu'à la fin !!

Dire que c'est un coup de cœur serait peut-être un peu fort, mais en tous cas ce fut une lecture passionnante et que je recommande à tout le monde ! (Par contre, armez-vous de patience avec les noms...)
"L'espace d'un instant, Elinborg aperçut une croix blanche dans le faisceau de la lampe. Puis, elle distingua une pierre taillée, enfoncée dans la terre, et qui portait une inscription.
- Nous sommes dans un cimetière ? murmura-t-elle.
Au lieu de lui répondre, la jeune femme continua d'avancer jusqu'à se poster auprès d'une croix blanche toute simple. Au centre, on voyait une plaque d'acier portant une inscription en lettres fines. Des fleurs fraîches reposaient sur la tombe."

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