mercredi 19 mars 2014

Mygale

C’est un des huis - clos les plus effrayants de l’histoire du roman policier et le chef-d’œuvre de l’auteur. Comme toujours chez Thierry Jonquet, le suspense s’incarne dans une dimension physique qui donne au livre une tension extraordinaire. La violence n’est pas une notion abstraite, elle s’inscrit dans la chair même des personnages. Le milieu médical que l’auteur connaît bien pour y avoir exercé à ses débuts devient une métaphore de la société tout entière vouée à la violence. Récit inoubliable et dérangeant qui met en évidence l’existence de pulsions morbides, sous le couvert des apparences de la normalité la plus ordinaire. 
Je préfère taire le résumé, de peur d'en dévoiler trop sur le contenu du roman.

Ce que j'en ai pensé

J'aurais grandement préféré ne pas avoir vu le film d'Almodovar "La Piel que Habito" avant de lire ce roman de Thierry Jonquet. Ce roman je le connaissais depuis longtemps pourtant, c'était l'un des livres préférés de ma mère, j'aurais du y mettre le nez dedans plus tôt. Mais je ne l'ai pas fait, et j'ai vu le film d'Almodovar, sans savoir que c'était une adaptation du roman. Erreur de débutante. 

Mais même en connaissant le déroulement de l'histoire, je dois bien avouer que j'ai beaucoup aimé cette lecture, aussi étrange soit-elle ! Finalement, l'histoire n'est pas si sombre qu'elle y paraît, en tous cas, j'ai trouvé que si ça reste un récit très dérangeant, on peut "comprendre" le personnage principal, dans la mesure du possible. En fait, je me suis retrouvée dans la position étrange d'à la fois comprendre le docteur et le détester. Pour autant, je n'ai éprouvé aucune compassion, aucune empathie envers le personnage d'Eve, aussi étrange que cela puise sembler.

Il m'est en fait très difficile de parler de ce roman sans en dévoiler trop sur l'intrigue. Mais j'ai aimé cette lecture, même si à mes yeux ça ne me semble pas être un polar ou un thriller, n'y retrouvant pas une ambiance si sombre que ça finalement.
Les personnages sont bien construits, très travaillés et ont beaucoup de relief, ce qui fait qu'on aime les connaître, découvrir leurs erreurs, leurs regrets, leurs douleurs. Quant à l'histoire, si vous n'avez pas vu le film d'Almodovar avant, elle est extrêmement bien ficelée, les points de vues se succèdent, on se laisse facilement duper et emporter.

Une très bonne lecture qui ne sera pourtant pas un "J'adore" ou un "coup de cœur" parce que je n'ai pas trouvé de côté sombre tel que je m'y attendais et que je connaissais d'avance le fin mot de l'histoire, ce qui finalement m'a un peu bloquée dans ma lecture.
"Dans ta tête, tu avais donné un nom au maître. Tu n’osais l’employer en sa présence, bien entendu. Tu l’appelais « Mygale », en souvenir de tes terreurs passées. Mygale, un nom à consonance féminine, un nom d’animal répugnant qui ne cadrait pas à son sexe ni au raffinement extrême qu’il savait montrer dans le choix de tes cadeaux…"

2 commentaires:

  1. C'est bien de préciser le nom du film, car je le connais de nom mais je n'aurais pas fait le rapprochement. Pas de résumé alors je suis très intriguée :-)

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    1. Contente de t'intriguer alors :)
      Oui, j'ai précisé parce que je n'avais moi-même pas fait le rapprochement et du coup ça a gâché un peu mon plaisir...

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