Qu’est-ce qui fait grandir ? C’est une question qu’on ne pose pas
souvent. Ni aux autres ni à soi-même. Ou alors, on la pose trop tôt. Ou
bien trop tard. Au début de cette histoire, un fils la pose à sa mère en
sortant du collège, à cette heure qu’il n’appelle plus l’heure des
mamans depuis longtemps. La mère, justement, a quelque chose à lui dire à
ce sujet. Une histoire à lui raconter.
Ce que j'en ai pensé
Si je n'avais pas du le lire dans le cadre d'un cours, je serais probablement passée à côté de ce roman. Mais j'ai du en choisir un parmi toute la bibliographie de Valérie Dayre et j'ai opté pour celui-ci, à cause de son titre. Car j'ai détesté "Les malheurs de Sophie" et par défi, j'ai eu envie de voir ce que donnait ce livre-là. Sans savoir que l'auteure elle-même déteste l'ouvrage de la Comtesse de Ségur, jugeant ses livres "pervers et nuisibles" car "ils ne proposent pas un bon modèle éducatif". Une lecture qui s'annonce sous une bonne augure donc...
Il est difficile de parler de ce roman tellement il est riche de sens, mais je vais tenter de ne pas le dénaturer ni trop en révéler en écrivant cette chronique. Le livre commence à la première personne dans les quelques premières pages d'introduction, puis on met de la distance avec le personnage de Sophie et l'on passe à la troisième personne, ce qui permet de peindre Sophie avec beaucoup d'ironie.
Sophie, cette fois-ci, je l'ai aimée, avec ses bons et ses mauvais côtés. Elle ressemble quelque part à la Sophie de la Comtesse de Ségur dans sa spontanéité et son caractère fougueux, mais elle en est aussi très différente puisqu'elle n'est pas celle qui commandite les bêtises contrairement à son homonyme.
La différence entre Mme de Ségur et Valérie Dayre se fait sentir à ces moments-là, dans les bêtises. Là où la Comtesse de Ségur punit sévèrement, Rosemonde pose son regard qui en dit long sur sa fille et ses cousins. Si les cousins ne se sentent pas le moins du monde concernés, Sophie, elle, sait qu'elle touche une corde sensible et qu'il vaudrait mieux éviter d'aller plus loin. Elle n'est pas punie de la même manière que la Sophie de De Ségur, mais sa punition reste toujours présente.
C'est la sœur de Rosemonde qui se rapproche le plus de Mme de Réan. En effet, dans la seconde partie de l'histoire, Cora n'est plus douce et jolie comme dans la première partie, elle devient méchante et adopte un comportement digne de celui de Mme de Réan, faisant de Sophie son bouc-émissaire (tout comme ses enfants d'ailleurs).
L'histoire est agréable à lire parce qu'elle est bien écrite, toutefois, moi suis une grande sensible, je n'ai pas sur réprimer mes larmes et ma colère face à certaines situations. Et arrivée au bout du livre, je l'ai refermé, restant allongée à observer le plafond, comme si j'avais pris un grand coup de poing dans le ventre. Encore un livre qui m'a fait mal, qui m'a poussée dans mes retranchements, qui m'a faite pleurer, qui m'a mise en colère et que pourtant j'ai adoré, sans réellement savoir pourquoi. Une très très belle lecture, touchante et poignante, que je conseille vraiment à tous, enfants, adolescents, adultes...
"Elles montent toutes les trois à l'étage ; la visite de la maison magnifique continue. Pour étouffer le dérangeant souvenir des beaux habits, Sophie s'est collée au pas de sa tante et, chaque fois qu'elle le peut, lui adresse un sourire ou se mêlent excuses secrètes et admiration béate. (Elle se fait vaguement l'effet d'être un chien, ou la fayote de la classe, mais pense que c'est certainement le prix à payer pour avoir méconnu cette femme extraordinaire.)"
Je ne savais même pas qu'il y avait une suite, en quelque sorte, vu que ce n'est pas la même auteur mais ta chronique donne vraiment envie de découvrir le livre.
RépondreSupprimer